Comment est-on (le plus souvent) pris en charge en Asie ?

Question qui nous est fréquemment et légitimement posée, dont la réponse repose sur des traits de physiologie humaine, mais aussi de psychologie orientale, et qui permet de comprendre la nature des suivis proposés : 

A l’arrivée en salle d’attente du centre de soins ou du dispensaire, le consultant patiente religieusement, du paysan à l’ingénieur, jusqu’à ce que le médecin/praticien référent vienne le chercher, la plupart du temps dans l’ordre d’arrivée puisque les consultations ont pour habitude de se faire sans rdv.

Au cours de ce premier contact, le motif de consultation est bien identifié, et un bilan « énergétique » (symptomatique et fonctionnel) est dressé. La mise en évidence des besoins est ainsi réalisée, qui conditionnera la ou les disciplines proposées, le nombre présumé de séances pour chacune d’entre-elles, les outils à mettre en oeuvre pour offrir les réponses les plus rapides aux nécessités de l’intéressé, etc.

La personne peut se voir prescrire à ce stade une médication allopathique… mais elle aura également la plupart du temps une préconisation en termes de pharmacopée et d’acupuncture traditionnelles (voire, le cas échéant, un recours à l’imagerie, des manipulations, des corrections diététiques, des conseils de santé ou autres).

En effet, jusqu’à nos jours, la réponse thérapeutique demeure le plus souvent multiple en Asie, mêlant les outils d’aujourd’hui à ceux d’hier pour une action plurielle sur la symptomatique et les fonctions sous-jacentes (dont les symptômes révèlent les dérèglements) : le présent tient toujours la main du passé en Orient, sur le principe indérogeable de la piété filiale et du culte des ancêtres…

Pour ré-orienter la question sur notre discipline, si la nature des troubles le requiert, le médecin référent préconisera la plupart du temps un certain nombre de séances d’acupuncture (de 4 à 10 dans un premier temps pour les désagréments les plus courants (« même le meilleur ouvrier n’enfonce pas son clou en ne tapant qu’une fois dessus »), qu’il vaut mieux recevoir rapidement dans la mesure où elles s’associent sans contre-indication à tout autre procédé thérapeutique et permettent la gestion de la douleur rapidement et naturellement, tout en stimulant les tissus et les fonctions atteintes.

En général, les soins sont réalisés sur une période assez courte afin de promouvoir le retour à une situation normale rapidement. Plus concrètement, les délais entre les séances d’acupuncture peuvent être très rapprochés, à savoir tous les 2/3 jours en début de prise en charge… mais on peut même se voir conseillé des séances quotidiennes dans les cas les plus nécessaires (ex. les personnes hyper-dépendantes aux opiacés des services d’addictologie).

Si une intervention chirurgicale doit avoir lieu, il n’est pas rare que le patient soit invité à relayer l’intervention par un protocole acupunctural également.

Hors hôpitaux, les consultants sont le plus souvent pris en charge collectivement, dans une même pièce – ce qui ne pose aucun problème en Asie en termes de psychologie sociale – mais de telle manière que la nudité ou les sujets touchant à l’intimité ou à la psychologie sont évités : le respect des moeurs, us et coutumes est une démarche de premier ordre chez nos semblables asiatiques, si bien que les propos à caractère trop privé ne sont jamais abordés (encore moins en public) et les corps très peu exposés : dans la plupart des cas, la seule partie distale des membres est dénudée, ce qui écarte à la fois tout risque thérapeutique, tout stress ou toute autre émotion négative.

Les salles de soins peuvent être de tailles très différentes mais une répartition par genre est souvent effectuée : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre pour éviter toute question d’ordre social, mais cela dépend aussi des moyens et de l’envergure du centre.

Selon que vous consultiez en dispensaire public ou en cabinet privé, les prestations peuvent être réalisées par un seul et même praticien, mais il peut arriver que ça soit par plusieurs, d’une séance à l’autre évidemment mais aussi depuis le bilan jusqu’au retrait des aiguilles…

3 types de profils cohabitent en Asie qui exercent l’acupuncture :

  • les médecins et/ou professeurs, spécialisés en acupuncture et science du méridien ;
  • les acupuncteurs traditionnels non médecins ;
  • les « punctureurs », non habilités au bilan, mais au service d’un des 2 premiers profils pour la pose des aiguilles (souvent dans les grosses structures avec un nombre quotidien de consultants assez élevé). Ils sont souvent « experts » en localisation de points et stimulation de Qi, parfois même meilleurs que les précédents.

Certains autres profils peuvent même être sollicités pour le retrait des aiguilles, les moxas, les ventouses, les manipulations, les massages aux herbes, etc.

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